lundi 27 octobre 2014

FORUM SOCIAL AFRICAIN DAKAR 2014 : Espace de promotion de produits locaux

Les mouvements sociaux africains profitent du forum pour demander aux populations africaines de produire ceux qu’ils consomment et consommer ceux qu’ils génèrent.

Le Forum social africains, c’est aussi la promotion du patriotisme économique. Les vendeurs de médicaments traditionnels attiraient un peu les participants ce dimanche matin du 19. Teint noir, l’air sage, « Je suis tradi-thérapeute malien », explique Yacouba Fomba (participant), un homme d’une quarantaine d’année. Comme lui, Koriam Berthé, une femme de 57, vend les mêmes produits. Elle est membre de kènèya yirwaton (la santé pour tous en bamanan).

Assis derrière une table sur laquelle des produits sont exposés, M. Fomba sort de son stand où il discutait avec des participantes maliennes. Il peste : « Les tradi-thérapeutes sont marginalisés en Afrique de l’Ouest. C’est pourquoi nous invitons nos frères de la sous-région à se joindre à nous afin de mettre en place une organisation forte. »

Awa Traoré est transformatrice de produits locaux. Assise dans son stand, sa petite fille de deux ans environ joue à coté. Selon la jeune mère de 27 ans, le forum permet d’élargir leurs contacts. « Des participants souhaitent une collaboration quant au ravitaillement en beurre de karité, de fonio précuits… », Révèle-t-elle. Un homme, la cinquantaine révolu, sort de nulle part. Tout de bogolan (tenue traditionnelle) vêtu, casquette de même couleur, il lance : « Notre sommes au forum pour la promotion de la science africaine. Les échantillons sont vendus à cette fin. »

Les yeux dormants, le verbe difficile, le guérisseur agrée par son Etat, M. Fomba, ajoute qu’il participe au forum, non pas pour la vente de produits, mais pour la promotion du savoir africain. « Nous avons participé à des panels. Le but était de mettre fin à des préjugés. Nous sommes dénigrés au motif que nos médicaments ne sont pas dosés, entre autre », déplore-t-il d’un ton nerveux. Selon lui, ces calomnies sont de nature à ternir leurs images. Mais il se réjouit du fait que des africains ont compris que les tradi-thérapeutes détiennent des agréments, des cartes professionnelles délivrés par l’Etat.

Toutefois, il invite les autorités à soutenir le secteur. Car selon lui, les populations africaines n’ont pas les moyens de se soigner à base de produits chimiques importés. Contrairement aux pays occidentaux où c’est l’Etat qui garantit la santé des citoyens.




lundi 20 octobre 2014

L’Afrique ne peut être sauvée que par les africains

Les rideaux sont tombés sur la 7ème édition du Forum Social Africain. Pendant 5 jours les altermondialistes se sont réunis à Dakar pour réfléchir sur les problèmes qui plombent l’émergence sociale et économique du continent. C’est l’occasion de s’interroger sur l’utilité de ce rendez-vous des altermondialistes.

L’Afrique est sans doute l’un des continents les mieux dotés par la nature. Son sous sol renferme une importante réserve de minerais et de ressources naturelles. Ses terres sont vastes et fertiles. Ses eaux, situées dans la zone tropicale, riches en ressources halieutiques. De plus, alors que les autres continents connaissent un ralentissement démographique et un vieillissement de la population, l’Afrique connait une démographie galopante et une population jeune. Malgré tous ces avantages, l’Afrique tarde à décoller. Une majorité d’Africains vivent encore dans la précarité et le dénuement. Comment expliquer le contraste entre la richesse naturelle du continent africain et la misère des africains ? 

« L’Afrique n’est pas pauvre, elle souffre d’un manque de leadership », déclare notamment Aminata Traoré. Autrement dit, ceux qui président aux destinées des peuples africains n’ont pas toujours la poigne, la compétence et le patriotisme qui font les bons leaders. Ce sont pour la plupart des chefs d’Etat en manque de légitimité qui sont davantage préoccupés par leur avenir électoral et leurs intérêts personnels que par le sort de leur peuple.

 Leur présidence ne profite donc qu’à leur entourage. Cette déplorable situation ne provoque l’indignation des puissances occidentales que quand leurs propres intérêts sont menacés. Sinon, on ferme les yeux sur les tripatouillages électoraux, la corruption et les violations des droits de l’homme. Les chefs d’Etats africains pour préserver leur régime et s’assurer une longévité électorale troque donc la souveraineté de leur peuple contre la bienveillance des puissances occidentales et des institutions financières. Les présidents « rebelles » sont renversés (Nkrumah), tués (Lumumba et Sankara) ou discrédités (Kagamé). Mais attention tous les dirigeants qui osent dire NON ne servent pas forcément l’intérêt de leur peuple. 

Certains d’entre eux se positionnent en victime de complots fomentés par les tenants du néocolonialisme et du libéralisme pour susciter chez leur peuple un sentiment patriotique censé occulter leurs errements démocratiques. Ce sont des imposteurs qui prétendent marcher sur les pas de héros tels que Lumumba, Cabral ou encore Sankara sauf qu’ils ne sont pas prêts à mourir pour les idéaux qu’ils prétendent incarner. Les concernés se reconnaîtront.


Compte tenu des différents types de présidents qu’on a en Afrique, il serait naïf de s’attendre à ce qu’ils changent le destin des africains. L’Afrique ne peut être sauvée que par les africains eux-mêmes. Mais encore faut-il qu’ils soient suffisamment outillés pour défendre leurs droits et préserver leur souveraineté confisquée. C’est en ce sens qu’intervient la société civile. En plus de dénoncer les dérives et manquements des Etats en place, elle éveille et conscientise les peuples. Néanmoins plusieurs obstacles freinent la réalisation de ces objectifs. 

Le droit des peuples à l’éducation n’étant pas garantie, ils ne sont pas toujours aptes à défendre leurs droits et à prendre leur destin en main. En outre, dans certains pays les revendications de la société civile sont soit insuffisamment médiatisées ou simplement censurées.  Mais il n’est pas question de baisser les bras. La démocratisation progressive de l’accès des citoyens à l’information  et à l’éducation le rôle de la société civile devrait être facilitée. Le combat continue donc.

                                                                                                                             Marlyatou DIALLO

BOUBA DIOP, PROFESSEUR D’HISTOIRE ANCIENNE À L’UCAD « C’est au niveau des jeunes qu’il faut gagner le combat »

Président du comité d’organisation du forum social africain Dakar 2014, le professeur Bouba Diop nous a accordé un entretien ce dimanche 19. Dans cette interview, il salut la prise de conscience au niveau de la jeunesse et déplore le manque de moyens.

Le Forum prend fin dans quelques heures. Quel sentiment vous anime ?
C’est un sentiment de satisfaction, de réflexion, d’interrogation, sur comment maintenir les acquis, les élargir. D’abord la marche d’ouverture s’est déroulée conformément à la tradition du forum. Nous avons aussi apporté des innovations comme la projection de films, les concerts etc. Ensuite, des débats très intéressants ont lieu sur les situations dans le monde, sur notre parcours, notre passé, notre future. Les thématiques étaient également à la hauteur. Qu’il s’agisse de l’eau, la migration, l’assainissement, l’accaparement de terres, l’éducation, les conflits, les crises…. En fin, ma plus grande satisfaction est la présence massive des jeunes à la place de l’obélisque et dans les différents ateliers. C’est au niveau des jeunes qu’il faut gagner le combat. Car ceux qui veulent maintenir le monde tel qu’il est, le savent. C’est pourquoi ils investissent au niveau de la mentalité des enfants. Donc il importe de maintenir ce sentiment d’optimisme, et se dire qu’un monde meilleur est possible.

Mais qu’est-ce qui n’a pas marché au niveau de la mobilisation ?

C’est principalement la question des moyens. L’organisation coûte très chère. Certains organismes nous ont soutenus. Si nous avions eu beaucoup de moyen, nous aurions fait venir plus de participants. Nous avons les locaux L’Etat a promis de nous soutenir dans les jours à venir. Peut être qu’il apportera sa contribution pour qu’on puisse régler le gap financier.
Toutefois, des faits très complexes sont arrivés au dernier moment. La fièvre à virus Ebola a également impacté sur la mobilisation. Aussi quand nous n’avons pas les mêmes moyens que ceux qui sont pouvoir. Nous devons toujours nous réajuster. En tout cas, ce qui s’est passé nous indique toujours la nécessité de se préparer. Que ce soit au forum social africain ou mondial ou local. Je pense que nous allons aussi articuler la présence de ceux qui ont la conviction qu’ils peuvent payer le prix financiers, physique, en matière de mobilisation. Mais également les populations qui pour le moment ne savent.  Nous devons les faire venir, discuter avec eux.

Donc revoir la stratégie de communication ?

Oui vous avez trouvé le mot! La communication multiforme, multimédia… C’est un combat de longue haleine. Les modes de communication moderne ne suffisent pas. Cela est valable pour le forum africain, mexicain, indien... Il faut toujours innover en matière de communication. J’ai suggéré hier au comité d’organisation et de communication la possibilité de recourir à nos canaux de communication traditionnelle. Il s’agit de prendre  les tams-tams pour informer les populations. Car c’est pour eux que nous nous bâtons.

Tous les pays de l’Afrique étaient-ils représentés ?


Globalement, les différentes régions de l’Afrique ont été bien représentées. Parmi eux nous notons des jeunes, des femmes, des adultes... Les africains de l’Ouest, du Nord, du Centre, de l’Est, ont tous fait le déplacement de Dakar. Au niveau de l’Afrique Australe, nous entendions quelques amis qui, malheureusement, ne sont pas venus.  

« L’éducation n’est pas privilège, c’est un droit »

Considéré comme le principal pilier du développement, l’éducation  en Afrique connait encore quelques déboires. L’association ActionAid entend contribuer à la valorisation de l’instruction.

En marge des activités de la 7éme édition du FSA, l’association humanitaire ActionAid a tenu une conférence pour défendre le droit à l’éducation. En Afrique où le taux d’alphabétisme ne dépasse pas 30% dans certains pays comme le Mali et le Niger, l’éducation est loin d’être un acquis. 

Une situation que Mme Delphine Rauch Houekpon, présidente d’ActionAid Sénégal juge inacceptable au XXIème siècle. « L’éducation n’est pas un privilège, c’est un droit », clame-t-elle. Cette afro-américaine rappelle que la communauté noire a dû mener pour avoir accès à l’éducation et appelle les peuples africains à en faire de même.  Selon elle, le droit à l’éducation n’est pas négociable. Mais il ne suffit pas de garantir l’accès à l’éducation, il est important que cette instruction soit de qualité. Certes la plupart des pays africains allouent environ 40% de leur budget à l’éducation.

« Mais quel part de ce pourcentage est effectivement utilisé pour construire des écoles, former les enseignants et remplir les cartables des apprenants ?», interroge Mme Victorine KEMONOU-DJITRINOU, coordonatrice international en éducation. Selon elle une bonne partie du budget allouée à l’éducation est détournée par la corruption ou affectée à des dépenses futiles. Pendant ce temps, il n’y a pas assez d’écoles dans certaines zones, les salles de classes sont en mauvais états, les effectifs sont pléthoriques et le niveau des enseignants, dont le nombre est déjà limité, médiocre. 

« Les ONG ne peuvent pas se substituer à l’Etat dans la mise en place d’un système éducatif accessible et de qualité. Tous ce que les ONG peuvent faire c’est assister l’Etat », tient-elle à préciser. Selon elle, le Etats africains doivent accorder une importance plus soutenue à l’éducation qui est le meilleur investissement pour asseoir un développement durable. L’instruction va permettre aux peuples africains d’être en mesure de défendre leurs droits et de veiller sur la politique de leurs gouvernants.

 C’est pourquoi l’éducation ne doit pas être limitée à l’instruction des enfants. Les adultes aussi ont droit à l’éducation. L’association Alphadev est spécialise dans l’alphabétisation des  personnes n’ayant jamais été à l’école ou qui ont interrompu leur scolarité avant terme. « On leur apprend à lire, à écrire et à calculer. Nous contribuons aussi à leur formation professionnelle », explique Mme Fatoumata Soly, formatrice. Néanmoins, la jeune femme déplore la difficile insertion professionnelle de ces adultes alphabétisés.

Marlyatou DIALLO

Aminata Traoré, activiste de la première heure


Le Forum Social Africain est un point de rencontre des intellectuels et altermondialistes du continent. Venue du Mali, la militante Aminata Traoré est l’une des figures les plus influentes de la société civile africaine. 

« L’Afrique n’est pas pauvre, elle souffre d’un manque de leadership », telle est la conviction d’Aminata Traoré. Née en 1947 au Mali dans une modeste famille, elle a fait des études en sciences sociales. Elle est titulaire d’un doctorat de 3e cycle en psychologie sociale et d’un diplôme de psychopathologie. Chercheuse en sciences sociales. Elle est titulaire d’un doctorat de 3e cycle en psychologie sociale et d’un diplôme de psychopathologie
Chercheuse en sciences sociales, elle a enseigné à l’Institut d’ethnosociologie de l’université d’Abidjan (Côte d’Ivoire) et travaillé pour plusieurs organisations régionales et internationales. Entre 1997 et 2000, elle occupe la fonction de ministre de la culture au sein du régime d’Alpha Oumar Konaré. Elle démissionnera de ce poste pour se soustraire au devoir de réserve qu’impose sa fonction. Car pour Aminata Traoré, la liberté d’expression a plus de valeur que le prestige d’un portefeuille ministériel. 
Altermondialiste de la première heure, elle a toujours dénoncé l’ingérence de la France dans la gouvernance de ses anciennes colonies.  Cette présence française qui se traduit notamment par l’utilisation du F CFA qui donne à la France le pouvoir de souffler le chaud et le froid sur les économies africaines. Elle déplore notamment les ravages de la dévaluation de 1994. En outre, la France considère l’Afrique comme une vache à lait intarissable qui l’approvisionne en ressources naturelles, en hydrocarbures en uranium … Ces richesses de l’Afrique sont à la base de la plupart des opérations militaires menées sur le continent. L’opération Serval en cours au Mali en est une parfaite illustration. 
« On nous a volé notre pays sous prétexte de nous protéger des djihadistes », regrette-t-elle. Selon elle, la déstabilisation du Mali est une conséquence de la guerre menée par la France en Lybie pour renverser le régime de Mouamar Kadhafi. Selon elle, le salut de l’Afrique repose sur la prise de conscience des peuples. D’où l’importance du Forum Social Africain (FSA) qui est l’occasion pour la société civile de participer à la prise de conscience des peuples dominés.

Marlyatou DIALLO

Le forum de l’espoir

La 7 ème édition du Forum Social Africain (FSA) a vécu. Plusieurs résolutions ont été prises dont la création d’un observatoire africain pour la gouvernance des ressources naturelles. Il permettra de combattre la complicité des dirigeants africains sur le bradage des ressources naturelles du continent et de lutter contre l’accaparement des terres et de l’eau. Une université citoyenne ouverte sera mise en place. Son rôle consistera à former les jeunes du FSA pour qu’ils puissent porter le mouvement.

L’Afrique vient-elle de trouver un tremplin pour apporter des réponses à ses problèmes ? En tout cas, la présence de plusieurs pays au forum est un bon signe. 18 pays africains ont été représentés. Environ 3400 personnes ont été présentes sur les 5000 qu’attendaient les organisateurs. Près de 117 ateliers de discussions ont été organisés. L’accaparement des terres et des eaux, les conflits, l’Education et la migration était les thèmes les plus en vue lors du forum.

Pourtant le (FSA) a été organisé dans des conditions difficiles. Les organisateurs ont rencontré des problèmes pour trouver des moyens financiers conséquents pour le déroulement du forum dans de très  bonnes conditions. Les gouvernements  africains n’ont pas donné encore une place primordiale au combat que mènent les mouvements sociaux composant le FSA. En plus la présence du virus Ebola au Libéria, à Sierra Léone, et en Guinée  a fait que ces pays n’ont pas été représentés. La propension de la pandémie causée par Ebola a failli entraver la tenue du rendez-vous des altermondialistes.

Maintenant, il faut veiller à ce que toutes les résolutions prises lors du forum soient appliquées par les Etats africains. Pour cela, la société civile doit être un levier important. Des campagnes de communication doivent être menées pour sensibiliser les populations sur les enjeux du développement. Les figures emblématiques qu’a connues l’Afrique doivent être mises en exergue pour dire à la face du monde que le continent a su toujours compter sur des hommes de valeurs. Et que  leurs œuvres soient connues et perpétuées par la jeune génération.  La jeune génération doit, avec l’aide des anciens, réinventer la roue. C’est-à-dire doter l’Afrique d’un modèle de développement économique capable de prendre en charge les préoccupations du continent.

Le rêve  n’est pas impossible à réaliser. Il faut, à partir de ce moment, que la bonne gouvernance soit une réalité en Afrique. C’est la raison pour laquelle, le forum doit être un espace de rencontre panafricaine.  
El Hadji Fallilou Fall


dimanche 19 octobre 2014

IDRISSA TOURE : Un rescapé du panafricanisme

Ingénieur de communication en retraite, Idrissa Touré participe à son premier Forum Social Africain (FSA). Selon lui, les Africains doivent s’inspirer des pères du panafricanisme pour redresser le continent.
Ceux qui ont l’habitude de participer aux ateliers du Forum Social Africain (FSA)  connaissent son visage.  Idrissa Touré se fait toujours remarquer quand il prend la parole. Son discours engagé et sa pertinence dans le raisonnement ne laissent pas indifférents. Toujours vêtu d’un caftan de couleur jaune, ce malien de soixante-ans n’a rien à envier aux jeunes. Sa corpulence, sa voix tonitruante  et ses gesticulations renseignent sur la vitalité de cet homme.
« L’homme est au centre de tout. Rien ne peut se faire sans l’homme. Il doit travailler pour améliorer son environnement. Il faut revenir aux valeurs sociales  d’antan. Dieu a dit que l’homme est amour. Donc, il ne faut pas qu’il se déshumanise. Il faut rééduquer l’homme pour qu’il ait des valeurs d’humanisme, de bravoure, d’amour et de patriotisme pour qu’il puisse gérer son pays dans le bonheur ». Ces propos, Idrissa Touré l’a dit dans les rencontres du forum où il a participé.
Pourtant, il est à sa première participation dans une rencontre de ce genre. « Pour cette année, j’ai vu que l’accaparement des terres et des eaux ont pris une place importante dans le FSA. C’est pourquoi j’ai jugé nécessaire de  venir. Il faut mener le combat contre les multinationales. Elles sont en train de nous dépouiller », note-t-il, l’air heureux.
Ingénieur de communication à la retraite, Idrissa Touré a été Directeur des études de l’école multinationale de télécommunication de Dakar, de 1989 jusqu’en 2000. Il devient ensuite le Directeur de l’établissement de 2000 à 2004. Mais avant son passage au Sénégal, il a travaillé à la Société des télécommunications de Mali (SOLTELMA) entre 1981 et 1989.
Né en 1954 à Bamako, Idrissa Touré milite dans une association appelée « JOKO NI MAAYA ». Cette association, née après de coup d’Etat de 2012 contre Amadou Toumani Touré, ancien du président du Mali, a pour but de ramener la paix au Mali. « Après le coup d’Etat, les gens ne pouvaient plus se parler. Nous avons créé cette association pour analyser la situation et apporter des solutions au problème malien », déclare-t-il en baissant le ton.
Idrissa Touré est convaincu que seuls les Africains peuvent apporter un remède à leurs problèmes. Selon lui, les personnes âgées ne doivent pas laisser le combat aux jeunes. « Nous ne pouvons pas laisser le flambeau à des jeunes désespérés. Nous devons redresser la situation et donner  la relève aux jeunes. La corruption généralisée nous a révoltés. Les gens se foutent du bien public. Aujourd’hui, le Mali connait une crise aigue et elle se traduit par l’occupation des 2/3 du territoire. C’est un problème de comportement qui a amené le pays dans une situation catastrophique que nous connaissons. Les fonctionnaires maliens cherchent à tirer le maximum de profit en exerçant leur fonction. La corruption généralisée a fait qu’on a  perdu notre sécurité économique, financière, sociale, sanitaire, judicaire et scolaire. Les forces de sécurité, au lieu de protéger les populations, leur causent du tort. Tout est à reconstruire », précise Idrissa Touré, la sueur au front.
Idrissa Touré a commencé à militer pour l’amélioration des conditions de vie de la population malienne vers les années 1968. Fidèle sympathisant du premier président du Mali, Modibo Keita, il prône le retour au panafricanisme. Selon lui la nouvelle génération a perdu ses repères.

El Hadji Fallilou Fall

LES MOUVEMENTS SOCIAUX AU FORUM DAKAR 2014 : Vers un panafricanisme des peuples

Thomas Sankara, Modibo Keïta, Cheikh Anta Diop, Sékou Touré, Kwamé Khruma (…) ont, à travers leurs pensées, participé, hier samedi dans la salle Abdoulaye Diop du Cices, au x débats sur la nécessaire intégration et de l’union africaine.
Vous les traitez de rêveurs, d’utopistes. Ils le savent. « On dit que le combat que nous menons  pour la réalisation de l’intégration et de l’union africaine, relève de l’utopie. Mais ils oublient que c’est la concrétisation de rêves qui a bâti de grandes nations », fustige Mboj, un intervenant. C’était hier samedi, avant-dernier jour du Forum social africain Dakar 2014, lors du panel : « La vision d’intégration africaine dans la souveraineté est la mission de notre génération ».
 La notoriété du paneliste, le politologue Aziz Salmone Fall (un admirateur et un grand lecteur de Frantz Fanon) semble séduire ces leaders de gauche venus l’accopmpagner. Le révolutionnaire est chétif comme Mahatma Ghandi de l’Indes. Il a la même taille que ce dernier. Sa façon de parler, son regard, son gestuel, sont semblables à ceux de Fanon. Le panafricaniste lance : « C’est l’Afrique qui a donné le monde. C’est elle qui va sauver la mondialisation ». Toutefois, il n’y aura pas de développement tant que nous continuons à accepter qu’ils (les occidentaux) instrumentalisation les conflits, précise le réalisateur du film « africom », entendre par là le nom de la base américaine en Allemagne.
Tout comme M. Fall, une seule conviction anime les mouvements sociaux du continent présents au Forum de Dakar : la nécessité d’aller vers un panafricanisme des peuples. Jo Diop, un « guévariste » de Thiès est un farouche défenseur de cette position. Teint clair, casquette de couleur noire sur la tête, moustache et barbe légèrement avancée et bien entretenus, le marxiste léniniste a l’air de séduire les participants lorsqu’il a pris la parole. Nous pouvions voir l’assistance tourner la tête pour l’écouter. Pertinent, percutant, son français est clair, vivant et concis. « Une hirondelle à elle seule ne peut pas faire le printemps », dit l’intervenant, allusion à la nécessité de l’union des peuples africains pour faire face au système capitaliste et néolibéral, qui selon lui, « est de plus en plus déterminé à reconquérir l’Afrique en la dirigeant vers une trajectoire qui lui permet d’asseoir son hégémonie ».
D’autres participants à l’image de M. Aziz et de Ibarhima Labass Keïta, un participant malien, ont prôné la relance de la fédération du Mali. Car les antagonismes qui ont conduit à sa dislocation, ne sont plus d’actualité, estiment-ils. Il s’agit là des positionnements idéologiques entre l’Est et l’Ouest. Une seule certitude, l’intégration africaine, est de l’avis des intervenants, la voix qui mène à la libération, à l’émancipation et à la désaliénation des peuples. Ainsi, les peuples d’Afrique pourront choisir la voie de développement qui réponde à leurs aspirations.

Cheick Moctar TRAORE

CRISES, CONFLITS ET INTERVENTIONS MILITAIRES EN AFRIQUE : Les femmes premières victimes

En marge de la 7ème édition du FSA Dakar 2014, les Associations de défense des droits des aides ménagères et domestiques (ADDAD) Mali et Burkina, ont animé, hier vendredi au Cices, un panel sur les violences faites aux femmes. L’objectif était d’attirer l’attention des mouvements sociaux sur la corrélation entre l’exode rural des filles et les crises…
Il est vrai que les causes nobles mobilisent moins les foules. La plupart des participants sont intéressés par les thématiques sur l’environnement, l’accaparement de terres… C’est le constat fait hier lors du panel d’Addad. Le petit monde écoute attentivement ses trois jeunes (des filles) panelistes. Sur des banderoles accrochées aux placards servant de salle, il est écrit : « nous aussi, nous avons des droits ». Mais passons !

La présidente de l’association coté malien, Sitan Fofana, une jeune femme élancée, explique le déplacement massif de jeunes rurales vers la ville, est la conséquence du système néolibéral qui a crée et continu de créer des situations de conflits pour le profit. Souriante, pertinente et concise dans ces propos, elle ajoute que l’exode rural, qui a été amplifié par les crises, touche les femmes, dont des mineurs majoritairement. « Ces crises sont nées des programmes d’ajustements structurels imposées par le FMI et Banque Mondiale vers les années 80 », tonne-t-elle en arrangeant son voile noir. Conséquence, appauvrissement systématique des populations.

« Les femmes sont les premières victimes de ces violences », a déploré Belhadj Meriem, bénévole d’Addad Mali. Selon elle, elles subissent directement ou non les conséquences des interventions militaires. Car elles perdent leurs maris,  leurs enfants etc. La française ajoute que les aides ménagères migrent vers les villes aspirant à une vie meilleure. Malheureusement, une fois en ville, elles tombent souvent dans le piège de la prostitution, pour certaines; de la maltraitance des employeurs pour d’autres, regrette-t-elle. Les conditions de travail de ces filles sont inhumaines. Sakinatou Ouédrago, vice présidente Addad Burkina continue : « Les aides ménagères sont malnutries, logées. Elles sont souvent victimes de viol de leur employeur ». Elle a alors demandé aux autorités de respecter leurs droits.

« Nous réceptionnons régulièrement des aides ménagères qui ont été victimes de viols de la part de leur employeurs ou qui ont contracté des grossesses précoces », informe la bénévole. Selon ses explications, l’association les héberge, nourrit, soigne, et entame des discussions avec l’employeur en question. La présidente Sitan Fofona a félicité les efforts de son organisation qui parvient à signer des contrats pour les travailleuses domestiques. Chose impensable il y a quelques années.


AMADOU SEIDI DJIGO, OXFAM INTERMON EN MAURITANIE : « Concilier objectifs du développement et droits des populations »

Responsable du Programme bonne gouvernance économique et politique de Oxfam Intermon en 
Mauritanie, Monsieur Djjigo particite au Forum social africain Dakar 2014. Dans cet entretien sur l’accaparement de terres, il invité les autorités à la conciliation entre les impératifs du développement et les droits inaliénables des populations.

Quelle est aujourd’hui l’ampleur de l’accaparement des terres en Mauritanie ?

La question de l’accaparement des terres commence à être une problématique globale. Ce phénomène s’est installé au niveau de beaucoup de pays africains, notamment la Mauritanie. Des investisseurs étrangers arrivent de plus en plus dans le pays. Ils achètent ou louent des terres. Ils produisent en Mauritanie pour nourrir leurs populations.

Comment peut-on concrètement mesurer cette expropriation foncière ?

Au niveau de la partie Sud du pays, une société saoudienne (RHJ) est en train de négocier avec le gouvernement pour avoir 31 000 hectares de terres. Le projet n’a pas encore commencé, certes. Mais les populations concernées par cette zone à attribuer ou qui l’a été déjà, se mobilisent pour réclamer leur droit à la sécurité foncière.

Mais selon vous, qu’est-ce qui être à l’origine de la ruée sur les terres africaines en général, Mauritaniennes en particulier ?

Cela peut s’expliquer par le fait que le monde entier connait aujourd’hui un problème alimentaire. Cette pénurie de denrée nourricière concerne plusieurs pays, comme le notre. Les investisseurs (privés et étatiques) étrangers savent qu’il est facile d’acquérir des terres dans nos pays où la législation foncière est très faible. Un autre facteur est l’abondance de terres arables et de l’eau. Il est alors facile d’amortir son investissement. La terre est non seulement moins chère, mais aussi la fiscalité est presque inexistante. Les opérateurs préfèrent alors produire là où le coût de la production est très bas, pour ensuite  vendre le produit à un prix excessivement élevé sur le marché mondial. Donc l’accaparement de terres est un moyen de fructifier son argent.

Mais qui sont les auteurs de ce fléau en Mauritanie ?

Les acteurs sont multiples. Parmi eux, des opérateurs économiques nationaux. Il y a également des investisseurs étrangers venant des pays arabes, de l’Indes, d’autres pays africains… A cela s’ajoute des hommes politiques qui acquièrent de la terre pour développer leur capital.

Quelles peuvent en être les conséquences sur les exploitations familiales ?

Les exploitations familiales sont de plus menacées. La plupart de ses exploitants n’ont pas de titres fonciers. Les agriculteurs familiaux ne peuvent pas faire appel au témoignage pour prouver que les terres les appartiennent. Car cela n’est pas pris en compte. La victime, selon les procédures, doit prouver que la terre son patrimoine. Autrement, elle est du domaine de l’Etat. C’est cela le paradoxe.

Que faut-il faire pour guérir de ce mal?

La solution passe par la réforme de la législation foncière. Ce, pour l’adapter aux réalités de nos populations. Il faudrait également voir comment concilier les objectifs du développement avec les droits inaliénables des populations. Il faut consulter les populations quant aux décisions les concernant. L’Etat doit également penser à la sécurisation des droits des populations.


samedi 18 octobre 2014

NDEYE GUEYE, PRODUCTRICE À ROSS BETHIO: Une battante et non une parvenue

Exemple de réussite en entreprenariat féminin dans le domaine agricole au Sénégal, Ndeye Gueye est l’invitée de Oxfam au Forum social africain Dakar 2014 pour partager son expérience avec les africains.
Orpheline à 15 ans, chef de famille à partir du même âge ! Née dans une famille d’agriculteurs. Ndeye Guey perd très tôt sa mère. L’orpheline de 15 ans abandonne alors l’école en classe de 6ème année. Madame Ndeye Gueye va s’occuper de sa petite famille, entendu par là ses deux frères, trop jeunes pour vivre sans protection maternelle. Afin de réussir cette mission, cette ainée d’une fratrie de trois enfants dont deux garçons, prend conscience de la nécessité du retour à la terre. « J’ai toujours su que la terre est un don dont il faut prendre soin », lance-t-elle d’une voix timide et hésitante.

Audacieuse et courageuse, cette sénégalaise bon teint va alors réussir ce qui, avant elle, était inimaginable. « Elle ose demander des terres en son nom (vingt hectare), qu’elle obtient après délibération du conseil rural », félicité Oxfam. Convaincue que les femmes peuvent se battre pour réclamer leurs droits, la vielle d’une soixantaine d’année « fixe le cap ». Elle est avide de réussir ses objectifs maintenant et dans la durée. Ndeye Gueye s’attaque à l’exode rural des jeunes filles de son village vers les villes. Une mission facilitée grâce au concours des partenaires.

 « Elle suit une formation d’animatrice en développement local au sein du foyer des jeunes de Ross Bethio – sur le leadership, l’approche genre, le renforcement de capacités, la lutte contre les maladies etc. », nous apprend un dépliant d’Oxfam qui dresse un portrait élogieux de l’activiste. Armée et outillée, elle va montrer aux femmes la voix à suivre. Il s’agit de faire comprendre par des actes à ses sœurs du village qu’on peut réussir sa vie sans l’exode. Elle va pour ce faire les organiser en groupement, les accompagne dans la formation. « Ma plus grande satisfaction est de permettre la libération et l’éveille de conscience chez mes sœurs », se congratule-t-elle. De quoi se glorifier si nous savions que le « Fouta », d’où elle est originaire, est une zone très encrée dans la tradition. Donc ce sont les hommes qui règnent en maîtres.


Avec comme crédo dignité et intégrité, Ndeye Gueye est musulmane et fière de l’être. Une foi qui, selon elle, la permet d’accepter les autres, les pardonner et les respecter. Elle continue à se battre pour combler l’absence de son mari « installé dans un autre village avec sa deuxième épouse ». Employeur de quatre saisonniers, elle se sent utile à elle-même et son village, malgré son manque de fond. Une manière, selon cette femme grande de 1, 85 m environ, d’accompagner l’Etat dans sa politique de création d’emploi.

ANAS ABDELRAHIME, DIPLOMATE PALESTINIEN : « La Palestine est une grande prison à ciel ouvert »

Diplomate, Anas Abdelrahime travaille à l’ambassade de Palestine au Sénégal. Il nous livre ses impressions sur le conflit israélo-palestinien et nous parle de l’objet de sa présence au Forum Social Africain (FSA).

Qu’est ce qui explique votre présence au Forum Social Africain (FSA) ?

Nous sommes au forum pour parler des questions qui intéressent nos amis africains. Je veux parler de l’émigration, la colonisation économique, etc. Nous allons aborder surtout les problèmes de droit et de liberté qui intéressent les Africains comme les Palestiniens. Nous luttons contre toutes les violences perpétrées contre les populations civiles dans le monde.  

Quel est l’état actuel des relations entre la Palestine et Israël ?

Nous sommes sous occupation israélienne. Les israéliens occupent nos terres et ils nous colonisent. Les paysans palestiniens sont dépouillés de leurs terres. Récemment, ils nous ont bombardés pendant 51 jours. Ils ont tué plus de 2200 personnes dont 1500 civiles. Leurs bombardements ont emporté beaucoup de femmes et d’enfants. Ils ont détruit plus de 40% de nos  infrastructures à Gaza. Israël, c’est le visage de la colonisation et de l’impérialisme sur le territoire palestinien. Il y a plus de 6000 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. Parmi eux des personnalités politiques et des députés palestiniens. Israël veut empêcher le système législatif palestinien de fonctionner.  

Comment les Palestiniens vivent-ils le conflit avec l’Etat hébreu ?

Nous vivons une situation très difficile actuellement. Les Palestiniens ne peuvent pas circuler librement dans le bande de Gaza. Cette situation dure depuis 7 ans. Elle se poursuit après les bombardements, malgré la réaction internationale. Les gens souffrent toujours. Le peuple palestinien vit  comme des prisonniers. Les Israéliens nous interdisent l’accès aux matériaux qui vont nous permettre de reconstruire nos maisons. Ils ne laissent pas entrer la nourriture. Nous ne pouvons même pas faire entrer les produits pharmaceutiques. La Palestine est une grande prison à ciel ouvert.

Quelles sont les stratégies que la Palestine a mises en place pour sortir de cette situation ?

Nous préconisons depuis 20 ans une stratégie politique et diplomatique. Nous faisons de la résistance pacifique. C’est pour cela que nous avons adopté différentes formes. Nous faisons des plaidoyers lors des rencontres internationales comme le Forum Social Mondial (FSA). Nous demandons aux gens d’aborder la question palestinienne et de prendre position. C’est une méthode simple. Tout citoyen palestinien peut le faire. Nous allons prendre exemple sur l’Afrique du sud au temps de l’Apartheid. Nous allons mener à l’image des camarades de Nelson Mandela une campagne de sensibilisation internationale. Et nous continuons de la préconiser. D’ailleurs c’est grâce à elle que le monde  s’est réveillé pour dénoncer la colonisation et la violence perpétrée par les Israéliens contre notre peuple.
Et les dissensions entre le Fatah et le Hamas…
Nous sommes dans une dynamique de  dialogue national et de travail en commun pour sortir des divisions et des difficultés que nous avons connues. Nous avons mis en place un gouvernement d’union national pour  atteindre nos objectifs. Le gouvernement a tenu son premier conseil des ministres la semaine dernière à Gaza. Ce qui n’est pas arrivé depuis 10 ans. Donc nous sommes sur la bonne voix.

El Hadji Fallilou Fall

PILLAGE DES RESSOURCES AFRICAINES : Les mouvements sociaux invités à barrer la route aux multinationales


Face au pillage de ressources naturelles dont est victime l’Afrique, les participants au Forum Social Africain (FSA) ont proposé des solutions pour mettre fin à ce mal.

A l’instar de la journée d’hier, les problèmes de l’Afrique ont été discutés, ce matin, au Forum Social Africain (FSA). L’occasion a été saisie par  le Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers-monde (CADTM) pour mettre à nue l’impact négatif qu’ont les multinationales sur l’économie des pays africains.

« Les ressources naturelles des pays du sud souffrent de pillages qui datent depuis le XVIème siècle. Le pillage de nos ressources revêt différentes formes en fonction des époques. Avant, c’était la traite négrière. Ensuite nous avons connu la colonisation. Maintenant nous vivons les effets du néolibéralisme avec l’imposition des plans d’ajustement structurel (PAS). Aujourd’hui on voit un afflux des multinationales  dans les pays du Sud pour s’accaparer de leurs richesses », a dénoncé Aboubacar Issa, coordonnateur du Réseau national d’Aide et Développement.

« Je voudrais interpeller mes frères africains pour qu’ensemble nous réfléchissions pour mettre en place un cadre qui va nous permettre de dire non au pillage. Il nous faut trouver une nouvelle forme qu’on va dicter à nos dirigeants afin qu’ils soient plus regardants sur pillage de nos ressources naturelles », a-t-il ajouté.
Selon lui, les mouvements sociaux doivent s’approprier des conventions qui sont signées par les Etats africains. Ils doivent veiller à ce que les dirigeants les appliquent. Cela permettra, dit-il, aux populations de tirer leur épingle du jeu. Sinon, les gouvernants vont accepter les pots-de-vin des multinationales qui participent à l’appauvrissement de l’Afrique.

« L’Afrique est l’un des continents les plus pourvus en ressources naturelles. Les pays africains individuellement pris ont une richesse d’une manière ou d’une autre contrairement à l’Occident. Certains pays sont premiers, deuxièmes ou troisièmes sur le classement mondial des pays détenteurs de ressources naturelles. Au Niger, on a de l’uranium. Le Mali dispose de beaucoup d’or. L’Afrique détient 12% des richesses mondiales. Aujourd’hui les réserves importantes ne se trouvent qu’en Afrique », a-t-il précisé.

El Hadji Fallilou Fall