Le
Forum Social Africain est un point de rencontre des intellectuels et
altermondialistes du continent. Venue du Mali, la militante Aminata Traoré est
l’une des figures les plus influentes de la société civile africaine.
« L’Afrique n’est pas pauvre, elle
souffre d’un manque de leadership », telle est la conviction d’Aminata
Traoré. Née en 1947 au Mali dans une modeste famille, elle a fait des études en
sciences sociales. Elle est titulaire d’un
doctorat de 3e cycle
en psychologie sociale et d’un diplôme de psychopathologie. Chercheuse en sciences sociales. Elle est titulaire d’un doctorat de 3e cycle en psychologie sociale et d’un diplôme de psychopathologie.
Chercheuse en sciences sociales, elle a enseigné à l’Institut d’ethnosociologie de l’université d’Abidjan (Côte d’Ivoire) et travaillé pour plusieurs organisations régionales et
internationales. Entre 1997 et 2000, elle occupe la fonction de ministre de la
culture au sein du régime d’Alpha Oumar Konaré. Elle démissionnera de ce poste
pour se soustraire au devoir de réserve qu’impose sa fonction. Car pour Aminata
Traoré, la liberté d’expression a plus de valeur que le prestige d’un
portefeuille ministériel.
Altermondialiste de la première heure, elle a toujours dénoncé
l’ingérence de la France dans la gouvernance de ses anciennes colonies. Cette présence française qui se traduit
notamment par l’utilisation du F CFA qui donne à la France le pouvoir de
souffler le chaud et le froid sur les économies africaines. Elle déplore
notamment les ravages de la dévaluation de 1994. En outre, la France considère
l’Afrique comme une vache à lait intarissable qui l’approvisionne en ressources
naturelles, en hydrocarbures en uranium … Ces richesses de l’Afrique sont à la
base de la plupart des opérations militaires menées sur le continent. L’opération
Serval en cours au Mali en est une parfaite illustration.
« On nous a volé
notre pays sous prétexte de nous protéger des djihadistes »,
regrette-t-elle. Selon elle, la déstabilisation du Mali est une conséquence de
la guerre menée par la France en Lybie pour renverser le régime de Mouamar
Kadhafi. Selon elle, le salut de l’Afrique repose sur la prise de conscience
des peuples. D’où l’importance du Forum Social Africain (FSA) qui est
l’occasion pour la société civile de participer à la prise de conscience des
peuples dominés.
Marlyatou DIALLO
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