La confiscation des terres est devenue une réalité en Afrique. Les
populations rurales dont les conditions n’étaient déjà pas reluisantes sont
davantage vulnérabilisées par ces pratiques qui mettent en péril leurs sources
de revenus.
La 7ème édition du Forum Social Africain (FSA) s’est ouvert ce mardi à Dakar. Une marche qui a enregistré la
participation d’une centaine de personnes marque le début des activités. Parti
du siège de la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS), les
altermondialistes ont convergé vers la place de l’Obélisque. Le groupe des
marcheurs était constitué de différents groupes ou individus munis de pancartes
et de banderoles. Sur ces affiches sont
inscrites leurs diverses revendications : la fin des conflits en Afrique,
le rejet des Accords de Partenariat Economique (APE) imposés au continent,
l’opposition à l’accaparement des terres en Afrique ….
La question de la confiscation
des terres était notamment portée par un groupe de paysans venus de Dagana, une
région essentiellement rurale située au nord
du Sénégal. Ces paysans reprochent à l’Etat d’avoir confisqué leurs terres pour
les attribuer à l’industrie agro-alimentaire. En en 2011, le Sénégal a concédé
20 mille hectares de terres à Senethanol et à Senhuile. En guise d’indemnisation
pour ces populations ainsi dépossédés de
ce bien précieux que constitue la terre, des terrains arides situés en
Mauritanie leur ont été proposés. Une double offense pour ce peuple de haal pulaar. D’une part, la terre constitue leur
principale source de revenue. Ils y pratiquent l’agriculture (niébé, tomate,
arachide, patate …) et font paître leurs troupeaux. « La terre est notre principal
richesse », témoigne Bayal Sow. En outre, la terre constitue pour eux un héritage de leurs ancêtres et une source
de fierté. « Partir est comme un renoncement à nos racines »,
explique le chef de village.
Afin de faire valoir leurs droits
et pousser l’Etat à reculer, ils ont organisés des marches qui se soldées par
des affrontements avec les gendarmes à Dagana. Malheureusement, cette
initiative a été vaine. C’est l’Association humanitaire Actionaid œuvrant en
faveur de la réalisation des besoins fondamentaux des peuples qui a permis à
quelques délégués de venir à Dakar pour faire connaître leurs revendications. Ils
espèrent ainsi alerter l’opinion publique sur ce danger qui met en péril les
aspirations légitimes d’une communauté rurale et condamnent une population une
population estimée à près de 10 mille habitants à la précarité et au dénuement.
Marlyatou DIALLO
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