Président
du comité d’organisation du forum social africain Dakar 2014, le professeur
Bouba Diop nous a accordé un entretien ce dimanche 19. Dans cette interview, il
salut la prise de conscience au niveau de la jeunesse et déplore le manque de moyens.
Le
Forum prend fin dans quelques heures. Quel sentiment vous anime ?
C’est un sentiment de satisfaction, de
réflexion, d’interrogation, sur comment maintenir les acquis, les élargir. D’abord
la marche d’ouverture s’est déroulée conformément à la tradition du forum. Nous
avons aussi apporté des innovations comme la projection de films, les concerts
etc. Ensuite, des débats très intéressants ont lieu sur les situations dans le
monde, sur notre parcours, notre passé, notre future. Les thématiques étaient
également à la hauteur. Qu’il s’agisse de l’eau, la migration,
l’assainissement, l’accaparement de terres, l’éducation, les conflits, les
crises…. En fin, ma plus grande satisfaction est la présence massive des jeunes
à la place de l’obélisque et dans les différents ateliers. C’est au niveau des
jeunes qu’il faut gagner le combat. Car ceux qui veulent maintenir le monde tel
qu’il est, le savent. C’est pourquoi ils investissent au niveau de la mentalité
des enfants. Donc il importe de maintenir ce sentiment d’optimisme, et se dire
qu’un monde meilleur est possible.
Mais qu’est-ce qui n’a pas marché
au niveau de la mobilisation ?
C’est
principalement la question des moyens. L’organisation coûte très chère. Certains
organismes nous ont soutenus. Si nous avions eu beaucoup de moyen, nous aurions
fait venir plus de participants. Nous avons les locaux L’Etat a promis de nous
soutenir dans les jours à venir. Peut être qu’il apportera sa contribution pour
qu’on puisse régler le gap financier.
Toutefois,
des faits très complexes sont arrivés au dernier moment. La fièvre à virus
Ebola a également impacté sur la mobilisation. Aussi quand nous n’avons pas les
mêmes moyens que ceux qui sont pouvoir. Nous devons toujours nous réajuster. En
tout cas, ce qui s’est passé nous indique toujours la nécessité de se
préparer. Que ce soit au forum social africain ou mondial ou local. Je pense
que nous allons aussi articuler la présence de ceux qui ont la conviction
qu’ils peuvent payer le prix financiers, physique, en matière de mobilisation.
Mais également les populations qui pour le moment ne savent. Nous devons les faire venir, discuter avec
eux.
Donc revoir la stratégie de communication ?
Oui
vous avez trouvé le mot! La communication multiforme, multimédia… C’est un
combat de longue haleine. Les modes de communication moderne ne suffisent pas.
Cela est valable pour le forum africain, mexicain, indien... Il faut toujours
innover en matière de communication. J’ai suggéré hier au comité d’organisation
et de communication la possibilité de recourir à nos canaux de communication
traditionnelle. Il s’agit de prendre les
tams-tams pour informer les populations. Car c’est pour eux que nous nous
bâtons.
Tous les pays de l’Afrique
étaient-ils représentés ?
Globalement,
les différentes régions de l’Afrique ont été bien représentées. Parmi eux nous
notons des jeunes, des femmes, des adultes... Les africains de l’Ouest, du
Nord, du Centre, de l’Est, ont tous fait le déplacement de Dakar. Au niveau de
l’Afrique Australe, nous entendions quelques amis qui, malheureusement, ne sont
pas venus.
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