lundi 20 octobre 2014

BOUBA DIOP, PROFESSEUR D’HISTOIRE ANCIENNE À L’UCAD « C’est au niveau des jeunes qu’il faut gagner le combat »

Président du comité d’organisation du forum social africain Dakar 2014, le professeur Bouba Diop nous a accordé un entretien ce dimanche 19. Dans cette interview, il salut la prise de conscience au niveau de la jeunesse et déplore le manque de moyens.

Le Forum prend fin dans quelques heures. Quel sentiment vous anime ?
C’est un sentiment de satisfaction, de réflexion, d’interrogation, sur comment maintenir les acquis, les élargir. D’abord la marche d’ouverture s’est déroulée conformément à la tradition du forum. Nous avons aussi apporté des innovations comme la projection de films, les concerts etc. Ensuite, des débats très intéressants ont lieu sur les situations dans le monde, sur notre parcours, notre passé, notre future. Les thématiques étaient également à la hauteur. Qu’il s’agisse de l’eau, la migration, l’assainissement, l’accaparement de terres, l’éducation, les conflits, les crises…. En fin, ma plus grande satisfaction est la présence massive des jeunes à la place de l’obélisque et dans les différents ateliers. C’est au niveau des jeunes qu’il faut gagner le combat. Car ceux qui veulent maintenir le monde tel qu’il est, le savent. C’est pourquoi ils investissent au niveau de la mentalité des enfants. Donc il importe de maintenir ce sentiment d’optimisme, et se dire qu’un monde meilleur est possible.

Mais qu’est-ce qui n’a pas marché au niveau de la mobilisation ?

C’est principalement la question des moyens. L’organisation coûte très chère. Certains organismes nous ont soutenus. Si nous avions eu beaucoup de moyen, nous aurions fait venir plus de participants. Nous avons les locaux L’Etat a promis de nous soutenir dans les jours à venir. Peut être qu’il apportera sa contribution pour qu’on puisse régler le gap financier.
Toutefois, des faits très complexes sont arrivés au dernier moment. La fièvre à virus Ebola a également impacté sur la mobilisation. Aussi quand nous n’avons pas les mêmes moyens que ceux qui sont pouvoir. Nous devons toujours nous réajuster. En tout cas, ce qui s’est passé nous indique toujours la nécessité de se préparer. Que ce soit au forum social africain ou mondial ou local. Je pense que nous allons aussi articuler la présence de ceux qui ont la conviction qu’ils peuvent payer le prix financiers, physique, en matière de mobilisation. Mais également les populations qui pour le moment ne savent.  Nous devons les faire venir, discuter avec eux.

Donc revoir la stratégie de communication ?

Oui vous avez trouvé le mot! La communication multiforme, multimédia… C’est un combat de longue haleine. Les modes de communication moderne ne suffisent pas. Cela est valable pour le forum africain, mexicain, indien... Il faut toujours innover en matière de communication. J’ai suggéré hier au comité d’organisation et de communication la possibilité de recourir à nos canaux de communication traditionnelle. Il s’agit de prendre  les tams-tams pour informer les populations. Car c’est pour eux que nous nous bâtons.

Tous les pays de l’Afrique étaient-ils représentés ?


Globalement, les différentes régions de l’Afrique ont été bien représentées. Parmi eux nous notons des jeunes, des femmes, des adultes... Les africains de l’Ouest, du Nord, du Centre, de l’Est, ont tous fait le déplacement de Dakar. Au niveau de l’Afrique Australe, nous entendions quelques amis qui, malheureusement, ne sont pas venus.  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire