Les femmes ont déploré, à l’occasion du Forum Social Africain(FSA), le
traitement peu reluisant dont elles font l’objet au niveau des média.
Les femmes ont été au
cœur des débats, aujourd’hui, au Forum Social Africain (FSA). Plusieurs intervenants ont donné leurs
avis, lors des discussions dont le thème portait sur : Discriminations et
stigmatisation des femmes à travers les média. « Les journalistes ne jouent
pas leur rôle. Ils pensent qu’ils doivent dire tout ce qu’ils voient. Mais cela
ne doit pas se passer comme ça. Les journalistes doivent publier les
informations utiles pour valoriser l’image des femmes à travers leurs publications », a
regretté la chargée de projet Genre et Diversité à l’Institut Panos à l’Afrique
de l’ouest, Mata Coulibaly.
« Les femmes ne
maitrisent pas la manière de communiquer avec les média. Elles n’ont pas les
outils de communication qu’il faut pour parler à la presse. Je demande aux
femmes journalistes de s’approcher des organisations féminines pour leur
apprendre la façon dont on fait un dossier de presse, une interview. En aidant
les femmes à améliorer leur communication avec la presse, on les aide aussi à
donner une bonne image d’elles-mêmes au niveau des média. Les femmes
journalistes doivent porter ce combat », a-t-elle plaidé.
Tidiane Kassé,
journaliste et consultant dans le domaine des média a abondé dans le même
sens. « La diversité des traitements de l’information a donné beaucoup de
places à la femme dans les média. Le seul problème est maintenant les types
d’informations que la presse diffuse à l’égard des femmes. Il faut revoir le
discours porté sur les femmes. Les média parlent des femmes que quand elles
sont violées ou escroquées. Malheureusement l’essentiel de l’information sur
les femmes est une information de faits divers alors que des femmes jouent des
rôles beaucoup plus importants et valorisants. Les journalistes doivent se
faire violence pour ramer à contre courant de l’opinion et donner une bonne
image des femmes », a-t-il proposé.
Selon lui, l’image que
la société donne à la femme est erronée. « Les femmes sont également
présentes de plus en plus dans l’espace politique avec la parité. Au niveau
économique, elles jouent un rôle extrêmement important. Devant ce changement,
il n’est pas possible que les média restent figés sur le regard qu’ils portent
envers les femmes. Parce que ce regard est plein de stigmatisation et de clichés.
Cette attitude ne responsabilise pas les femmes. Je ne dis pas qu’il faut rompre avec nos traditions
mais il faut les interroger parce que les sociétés évoluent », a-t-il noté.
« La première
solution doit venir des écoles de formation. C’est là où les futurs
journalistes sont formés. Si on leur inculque une bonne image des femmes, ils vont transmettre cette image quand ils
seront dans les rédactions. Les professionnels des média doivent faire
attention aux vocabulaires qu’ils utilisent pour parler des femmes »,
a-t-il ajouté.
De l’avis de Dianna
Senghor, directrice de l’Institut Panos en Afrique de l’ouest, « les
femmes doivent tout faire pour être présentes dans les organes de presse et y
occuper des postes de responsabilités. Elles doivent s’impliquer dans les
média. Elles doivent aussi multiplier leur présence dans les réseaux sociaux
pour s’approprier les nouvelles formes de communication ».
El Hadji Fallilou Fall
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