Souvent minimisé, le conflit casamançais perdure pourtant depuis 1982.
Pour les femmes du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC),
il est temps de donner une chance à la paix. Elles ont tenu une conférence de
presse en marge des activités de la 7éme édition du Forum Social Africain(FSA).
Le Forum Social Africain (FSA) se poursuit au CICES où se
sont donnés rendez-vous les différents participants. Parmi les activités de ce
troisième jour, figure la conférence de presse tenue par les femmes du Comité
Régional de Solidarité des Femmes pour la Paix en Casamance (CRSFPC). Elles
déplorent notamment le fait de ne pas avoir été associées aux négociations de
paix entre l’Etat du Sénégal et le Mouvement des Forces Démocratiques de la
Casamance (MFDC). « Nous n’avons aucune information sur ces pourparlers
qui nous concernent pourtant », déplore Mme Seynabou Mar Cissé,
coordonnatrice du CRSFPC.
En outre, elle regrette la minimisation du conflit
qui mine le sud su Sénégal depuis une trentaine d’années. « On croit à
tort que le conflit casamançais est un conflit mineur. On oublie que cette
guerre a entrainé plusieurs
centaines de morts et forcé certaines populations à se déplacer ». Bien
sûr, reconnait-elle, la Casamance connait une période d’accalmie : braquages,
pillages et affrontements armés se font rare.
Mais il persiste l’épineuse
question des mines anti-personnel. Principal caractéristique de ce conflit séparatiste, les
mines antipersonnel sont responsables de plusieurs de décès et d’handicaps
majeurs. En outre, elles ont forcées certaines populations à renoncer à leurs
terres et les ont de ce fait précipitées dans le dénuement. La persistance de
conflit fait obstacle au déminage. C’est pourquoi les femmes du CRSFPC
s’inquiètent de n’avoir aucune information sur les pourparlers de paix. Elles
appellent les différents protagonistes à donner une chance à la paix en
impliquant toutes les parties concernées.
Créé en 1999, le CRSFPC est une
association qui travaille à mieux impliquer les femmes dans l’édification d’une
paix durable pour une société prospère et égalitaire. Respectée et sacralisée
en Casamance, la femme a donc un
rôle important à jouer dans l’arrêt du conflit. Outre la sensibilisation
qu’elles mènent déjà en Casamance,
elles comptent étendre leurs actions dans le reste du pays. « Le
conflit Casamançais concerne tout le Sénégal », justifie Mme Seynabou Mar Cissé.
Selon, elle la Casamance a des potentialités énormes qui pourraient profiter à
l’ensemble du pays si l’on parvenait à enrayer la guerre. Elle suggère donc que
soit menée dans tout le Sénégal une vaste campagne d’information et de sensibilisation sur le conflit
casamançais. La dernière semaine du mois d’avril 2015 a été retenue à cet
effet.
Marlyatou DIALLO
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