Les
travaux de la deuxième journée du Forum social africain Dakar 2014, prévus à 8
heures aujourd’hui, ont débuté vers 10 heures au Centre international du
commerce extérieur du Sénégal (Cices). Dans ce cadre, Oxfam a animé sa première
session sur le thème :
« Comment nourrir l’Afrique ? »
Si le continent africain regorge
toutes les potentialités (terres arables, eaux, mains d’œuvres moins
abordables…) pour booster la faim hors de ses frontières, « elle
enregistre la majorité de personnes qui
meurent de faim dans le monde », constate paradoxalement Abdoulaye
Tall, directeur régional de Oxfam. Toutefois, il est convaincu que
« l’Afrique peut nourrir sa population ». Cette situation est, selon
les mots du panéliste, due au fait que l’agriculture familiale demeure le
parent des décideurs du continent.
« 50
% des personnes qui souffrent de malnutrition sont des paysans. 20 % d’entre
eux sont des agriculteurs sans terres.
10 %, des pêcheurs et autres», regrette Arrnaud Zakary, secrétaire général du
centre national de coopération et développement en Belgique. M. Tall explique
l’accaparement des terres est menace véritable contre l’agriculture familiale
africaine. « Les terres des agriculteurs africains sont expropriées au
profit des multinationales étrangères.
Ce qui menace considérablement la souveraineté alimentaires si nous
savons que plus de la moitié des productions de ses parcelles sont destinées à
la production de biocarburants », prévient M. Zakary.
Cette
concurrence « déloyale » dont sont victimes les exploitations
familiales, profite aux agrobusiness. Entrainant du coup la faillite de
celles-là, ajoute Armaud zakary. Il exemplifie son analyse par le cas du Ghana.
Selon lui, la production de tomates est menacée par les exportations de
concentrés italiens, dans ce pays. C’est pourquoi il faut agir et vite.
Selon
Abdoulaye Tall, la solution passe par la valorisation de la fonction paysanne
africaine qui, dans « l’entendement des agriculteurs n’en est pas
une », ironise Allassane Wade. Il rapporte une anecdote :
« Qu’est-ce que tu fais ? Je ne fais rien. Je suis
agriculteur », lui répondait ainsi un paysan. Comme autre solution, il
recommande la promotion des prix de nos producteurs, estimés trop élever par
rapport aux produits importés. D’où la l’invite au consommer local et l’accès
facile des paysans à la terre et à l’eau. M. Armaud d’ajouter : « la
sécurisation des produits des exploitations et des exploitants, a permis à
l’Europe de développer son agriculture ». Ce qui est refusé à l’Afrique à
travers l’OMC et accords de partenariats économiques (APE), en cour de
négociation, déplore-il, expliquant que les producteurs africains sont
incapables de concurrencer ceux de l’Europe.
Une
seule certitude, la population africaine va doubler dans les années à venir. Le
continent doit alors produire plus, mais de manière durable.
Cheick
Moctar Traoré
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