jeudi 16 octobre 2014

FORUM SOCIAL AFRICAIN DAKAR 2014: Le paradoxe de la faim en Afrique


Les travaux de la deuxième journée du Forum social africain Dakar 2014, prévus à 8 heures aujourd’hui, ont débuté vers 10 heures au Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices). Dans ce cadre, Oxfam a animé sa première session  sur le thème : « Comment nourrir l’Afrique ? »  

Si le continent africain regorge toutes les potentialités (terres arables, eaux, mains d’œuvres moins abordables…) pour booster la faim hors de ses frontières, « elle enregistre la majorité de personnes qui  meurent de faim dans le monde », constate paradoxalement Abdoulaye Tall, directeur régional de Oxfam. Toutefois, il est convaincu que « l’Afrique peut nourrir sa population ». Cette situation est, selon les mots du panéliste, due au fait que l’agriculture familiale demeure le parent des décideurs du continent.
 
« 50 % des personnes qui souffrent de malnutrition sont des paysans. 20 % d’entre eux sont des  agriculteurs sans terres. 10 %, des pêcheurs et autres», regrette Arrnaud Zakary, secrétaire général du centre national de coopération et développement en Belgique. M. Tall explique l’accaparement des terres est menace véritable contre l’agriculture familiale africaine. « Les terres des agriculteurs africains sont expropriées au profit des multinationales étrangères.  Ce qui menace considérablement la souveraineté alimentaires si nous savons que plus de la moitié des productions de ses parcelles sont destinées à la production de biocarburants », prévient M. Zakary.

Cette concurrence « déloyale » dont sont victimes les exploitations familiales, profite aux agrobusiness. Entrainant du coup la faillite de celles-là, ajoute Armaud zakary. Il exemplifie son analyse par le cas du Ghana. Selon lui, la production de tomates est menacée par les exportations de concentrés italiens, dans ce pays. C’est pourquoi il faut agir et vite.

Selon Abdoulaye Tall, la solution passe par la valorisation de la fonction paysanne africaine qui, dans « l’entendement des agriculteurs n’en est pas une », ironise Allassane Wade. Il rapporte une anecdote : « Qu’est-ce que tu fais ? Je ne fais rien. Je suis agriculteur », lui répondait ainsi un paysan. Comme autre solution, il recommande la promotion des prix de nos producteurs, estimés trop élever par rapport aux produits importés. D’où la l’invite au consommer local et l’accès facile des paysans à la terre et à l’eau. M. Armaud d’ajouter : « la sécurisation des produits des exploitations et des exploitants, a permis à l’Europe de développer son agriculture ». Ce qui est refusé à l’Afrique à travers l’OMC et accords de partenariats économiques (APE), en cour de négociation, déplore-il, expliquant que les producteurs africains sont incapables de concurrencer ceux de l’Europe.

Une seule certitude, la population africaine va doubler dans les années à venir. Le continent doit alors produire plus, mais de manière durable.
Cheick Moctar Traoré


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire