lundi 20 octobre 2014

L’Afrique ne peut être sauvée que par les africains

Les rideaux sont tombés sur la 7ème édition du Forum Social Africain. Pendant 5 jours les altermondialistes se sont réunis à Dakar pour réfléchir sur les problèmes qui plombent l’émergence sociale et économique du continent. C’est l’occasion de s’interroger sur l’utilité de ce rendez-vous des altermondialistes.

L’Afrique est sans doute l’un des continents les mieux dotés par la nature. Son sous sol renferme une importante réserve de minerais et de ressources naturelles. Ses terres sont vastes et fertiles. Ses eaux, situées dans la zone tropicale, riches en ressources halieutiques. De plus, alors que les autres continents connaissent un ralentissement démographique et un vieillissement de la population, l’Afrique connait une démographie galopante et une population jeune. Malgré tous ces avantages, l’Afrique tarde à décoller. Une majorité d’Africains vivent encore dans la précarité et le dénuement. Comment expliquer le contraste entre la richesse naturelle du continent africain et la misère des africains ? 

« L’Afrique n’est pas pauvre, elle souffre d’un manque de leadership », déclare notamment Aminata Traoré. Autrement dit, ceux qui président aux destinées des peuples africains n’ont pas toujours la poigne, la compétence et le patriotisme qui font les bons leaders. Ce sont pour la plupart des chefs d’Etat en manque de légitimité qui sont davantage préoccupés par leur avenir électoral et leurs intérêts personnels que par le sort de leur peuple.

 Leur présidence ne profite donc qu’à leur entourage. Cette déplorable situation ne provoque l’indignation des puissances occidentales que quand leurs propres intérêts sont menacés. Sinon, on ferme les yeux sur les tripatouillages électoraux, la corruption et les violations des droits de l’homme. Les chefs d’Etats africains pour préserver leur régime et s’assurer une longévité électorale troque donc la souveraineté de leur peuple contre la bienveillance des puissances occidentales et des institutions financières. Les présidents « rebelles » sont renversés (Nkrumah), tués (Lumumba et Sankara) ou discrédités (Kagamé). Mais attention tous les dirigeants qui osent dire NON ne servent pas forcément l’intérêt de leur peuple. 

Certains d’entre eux se positionnent en victime de complots fomentés par les tenants du néocolonialisme et du libéralisme pour susciter chez leur peuple un sentiment patriotique censé occulter leurs errements démocratiques. Ce sont des imposteurs qui prétendent marcher sur les pas de héros tels que Lumumba, Cabral ou encore Sankara sauf qu’ils ne sont pas prêts à mourir pour les idéaux qu’ils prétendent incarner. Les concernés se reconnaîtront.


Compte tenu des différents types de présidents qu’on a en Afrique, il serait naïf de s’attendre à ce qu’ils changent le destin des africains. L’Afrique ne peut être sauvée que par les africains eux-mêmes. Mais encore faut-il qu’ils soient suffisamment outillés pour défendre leurs droits et préserver leur souveraineté confisquée. C’est en ce sens qu’intervient la société civile. En plus de dénoncer les dérives et manquements des Etats en place, elle éveille et conscientise les peuples. Néanmoins plusieurs obstacles freinent la réalisation de ces objectifs. 

Le droit des peuples à l’éducation n’étant pas garantie, ils ne sont pas toujours aptes à défendre leurs droits et à prendre leur destin en main. En outre, dans certains pays les revendications de la société civile sont soit insuffisamment médiatisées ou simplement censurées.  Mais il n’est pas question de baisser les bras. La démocratisation progressive de l’accès des citoyens à l’information  et à l’éducation le rôle de la société civile devrait être facilitée. Le combat continue donc.

                                                                                                                             Marlyatou DIALLO

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