dimanche 19 octobre 2014

CRISES, CONFLITS ET INTERVENTIONS MILITAIRES EN AFRIQUE : Les femmes premières victimes

En marge de la 7ème édition du FSA Dakar 2014, les Associations de défense des droits des aides ménagères et domestiques (ADDAD) Mali et Burkina, ont animé, hier vendredi au Cices, un panel sur les violences faites aux femmes. L’objectif était d’attirer l’attention des mouvements sociaux sur la corrélation entre l’exode rural des filles et les crises…
Il est vrai que les causes nobles mobilisent moins les foules. La plupart des participants sont intéressés par les thématiques sur l’environnement, l’accaparement de terres… C’est le constat fait hier lors du panel d’Addad. Le petit monde écoute attentivement ses trois jeunes (des filles) panelistes. Sur des banderoles accrochées aux placards servant de salle, il est écrit : « nous aussi, nous avons des droits ». Mais passons !

La présidente de l’association coté malien, Sitan Fofana, une jeune femme élancée, explique le déplacement massif de jeunes rurales vers la ville, est la conséquence du système néolibéral qui a crée et continu de créer des situations de conflits pour le profit. Souriante, pertinente et concise dans ces propos, elle ajoute que l’exode rural, qui a été amplifié par les crises, touche les femmes, dont des mineurs majoritairement. « Ces crises sont nées des programmes d’ajustements structurels imposées par le FMI et Banque Mondiale vers les années 80 », tonne-t-elle en arrangeant son voile noir. Conséquence, appauvrissement systématique des populations.

« Les femmes sont les premières victimes de ces violences », a déploré Belhadj Meriem, bénévole d’Addad Mali. Selon elle, elles subissent directement ou non les conséquences des interventions militaires. Car elles perdent leurs maris,  leurs enfants etc. La française ajoute que les aides ménagères migrent vers les villes aspirant à une vie meilleure. Malheureusement, une fois en ville, elles tombent souvent dans le piège de la prostitution, pour certaines; de la maltraitance des employeurs pour d’autres, regrette-t-elle. Les conditions de travail de ces filles sont inhumaines. Sakinatou Ouédrago, vice présidente Addad Burkina continue : « Les aides ménagères sont malnutries, logées. Elles sont souvent victimes de viol de leur employeur ». Elle a alors demandé aux autorités de respecter leurs droits.

« Nous réceptionnons régulièrement des aides ménagères qui ont été victimes de viols de la part de leur employeurs ou qui ont contracté des grossesses précoces », informe la bénévole. Selon ses explications, l’association les héberge, nourrit, soigne, et entame des discussions avec l’employeur en question. La présidente Sitan Fofona a félicité les efforts de son organisation qui parvient à signer des contrats pour les travailleuses domestiques. Chose impensable il y a quelques années.


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