En marge de la 7ème édition du
FSA Dakar 2014, les Associations de défense des droits des aides ménagères et
domestiques (ADDAD) Mali et Burkina, ont animé, hier vendredi au Cices, un
panel sur les violences faites aux femmes. L’objectif était d’attirer
l’attention des mouvements sociaux sur la corrélation entre l’exode rural des
filles et les crises…
Il est vrai que les causes
nobles mobilisent moins les foules. La plupart des participants sont intéressés
par les thématiques sur l’environnement, l’accaparement de terres… C’est le
constat fait hier lors du panel d’Addad. Le petit monde écoute attentivement
ses trois jeunes (des filles) panelistes. Sur des banderoles accrochées aux
placards servant de salle, il est écrit : « nous aussi, nous avons
des droits ». Mais passons !
La présidente de l’association
coté malien, Sitan Fofana, une jeune femme élancée, explique le déplacement
massif de jeunes rurales vers la ville, est la conséquence du système
néolibéral qui a crée et continu de créer des situations de conflits pour le
profit. Souriante, pertinente et concise dans ces propos, elle ajoute que l’exode
rural, qui a été amplifié par les crises, touche les femmes, dont des mineurs
majoritairement. « Ces crises sont
nées des programmes d’ajustements structurels imposées par le FMI et Banque Mondiale
vers les années 80 », tonne-t-elle en arrangeant son voile noir. Conséquence,
appauvrissement systématique des populations.
« Les femmes sont les
premières victimes de ces violences », a déploré Belhadj Meriem, bénévole
d’Addad Mali. Selon elle, elles subissent directement ou non les conséquences
des interventions militaires. Car elles perdent leurs maris, leurs enfants etc. La française ajoute
que les aides ménagères migrent vers les villes aspirant à une vie meilleure.
Malheureusement, une fois en ville, elles tombent souvent dans le piège de la
prostitution, pour certaines; de la maltraitance des employeurs pour d’autres,
regrette-t-elle. Les conditions de travail de ces filles sont inhumaines. Sakinatou
Ouédrago, vice présidente Addad Burkina continue : « Les aides ménagères sont malnutries, logées.
Elles sont souvent victimes de viol de leur employeur ». Elle a alors
demandé aux autorités de respecter leurs droits.
« Nous réceptionnons régulièrement des aides ménagères qui ont été
victimes de viols de la part de leur employeurs ou qui ont contracté des
grossesses précoces », informe la bénévole. Selon ses explications,
l’association les héberge, nourrit, soigne, et entame des discussions avec
l’employeur en question. La présidente Sitan Fofona a félicité les efforts de
son organisation qui parvient à signer des contrats pour les travailleuses
domestiques. Chose impensable il y a quelques années.
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