lundi 20 octobre 2014

« L’éducation n’est pas privilège, c’est un droit »

Considéré comme le principal pilier du développement, l’éducation  en Afrique connait encore quelques déboires. L’association ActionAid entend contribuer à la valorisation de l’instruction.

En marge des activités de la 7éme édition du FSA, l’association humanitaire ActionAid a tenu une conférence pour défendre le droit à l’éducation. En Afrique où le taux d’alphabétisme ne dépasse pas 30% dans certains pays comme le Mali et le Niger, l’éducation est loin d’être un acquis. 

Une situation que Mme Delphine Rauch Houekpon, présidente d’ActionAid Sénégal juge inacceptable au XXIème siècle. « L’éducation n’est pas un privilège, c’est un droit », clame-t-elle. Cette afro-américaine rappelle que la communauté noire a dû mener pour avoir accès à l’éducation et appelle les peuples africains à en faire de même.  Selon elle, le droit à l’éducation n’est pas négociable. Mais il ne suffit pas de garantir l’accès à l’éducation, il est important que cette instruction soit de qualité. Certes la plupart des pays africains allouent environ 40% de leur budget à l’éducation.

« Mais quel part de ce pourcentage est effectivement utilisé pour construire des écoles, former les enseignants et remplir les cartables des apprenants ?», interroge Mme Victorine KEMONOU-DJITRINOU, coordonatrice international en éducation. Selon elle une bonne partie du budget allouée à l’éducation est détournée par la corruption ou affectée à des dépenses futiles. Pendant ce temps, il n’y a pas assez d’écoles dans certaines zones, les salles de classes sont en mauvais états, les effectifs sont pléthoriques et le niveau des enseignants, dont le nombre est déjà limité, médiocre. 

« Les ONG ne peuvent pas se substituer à l’Etat dans la mise en place d’un système éducatif accessible et de qualité. Tous ce que les ONG peuvent faire c’est assister l’Etat », tient-elle à préciser. Selon elle, le Etats africains doivent accorder une importance plus soutenue à l’éducation qui est le meilleur investissement pour asseoir un développement durable. L’instruction va permettre aux peuples africains d’être en mesure de défendre leurs droits et de veiller sur la politique de leurs gouvernants.

 C’est pourquoi l’éducation ne doit pas être limitée à l’instruction des enfants. Les adultes aussi ont droit à l’éducation. L’association Alphadev est spécialise dans l’alphabétisation des  personnes n’ayant jamais été à l’école ou qui ont interrompu leur scolarité avant terme. « On leur apprend à lire, à écrire et à calculer. Nous contribuons aussi à leur formation professionnelle », explique Mme Fatoumata Soly, formatrice. Néanmoins, la jeune femme déplore la difficile insertion professionnelle de ces adultes alphabétisés.

Marlyatou DIALLO

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