Ingénieur de communication en retraite, Idrissa Touré participe à son
premier Forum Social Africain (FSA). Selon lui, les Africains doivent
s’inspirer des pères du panafricanisme pour redresser le continent.
Ceux qui ont l’habitude
de participer aux ateliers du Forum Social Africain (FSA) connaissent son visage. Idrissa Touré se fait toujours
remarquer quand il prend la parole. Son discours engagé et sa pertinence dans
le raisonnement ne laissent pas indifférents. Toujours vêtu d’un caftan de
couleur jaune, ce malien de soixante-ans n’a rien à envier aux jeunes. Sa corpulence,
sa voix tonitruante et ses
gesticulations renseignent sur la vitalité de cet homme.
« L’homme est au
centre de tout. Rien ne peut se faire sans l’homme. Il doit travailler pour
améliorer son environnement. Il faut revenir aux valeurs sociales d’antan. Dieu a dit que l’homme est
amour. Donc, il ne faut pas qu’il se déshumanise. Il faut rééduquer l’homme
pour qu’il ait des valeurs d’humanisme, de bravoure, d’amour et de patriotisme
pour qu’il puisse gérer son pays dans le bonheur ». Ces propos, Idrissa
Touré l’a dit dans les rencontres du forum où il a participé.
Pourtant, il est à sa
première participation dans une rencontre de ce genre. « Pour cette année,
j’ai vu que l’accaparement des terres et des eaux ont pris une place importante
dans le FSA. C’est pourquoi j’ai jugé nécessaire de venir. Il faut mener le combat contre les multinationales.
Elles sont en train de nous dépouiller », note-t-il, l’air heureux.
Ingénieur de
communication à la retraite, Idrissa Touré a été Directeur des études de
l’école multinationale de télécommunication de Dakar, de 1989 jusqu’en 2000. Il
devient ensuite le Directeur de l’établissement de 2000 à 2004. Mais avant son
passage au Sénégal, il a travaillé à la Société des télécommunications de Mali
(SOLTELMA) entre 1981 et 1989.
Né en 1954 à Bamako,
Idrissa Touré milite dans une association appelée « JOKO NI MAAYA ».
Cette association, née après de coup d’Etat de 2012 contre Amadou Toumani Touré,
ancien du président du Mali, a pour but de ramener la paix au Mali. « Après
le coup d’Etat, les gens ne pouvaient plus se parler. Nous avons créé cette
association pour analyser la situation et apporter des solutions au problème
malien », déclare-t-il en baissant le ton.
Idrissa Touré est
convaincu que seuls les Africains peuvent apporter un remède à leurs problèmes.
Selon lui, les personnes âgées ne doivent pas laisser le combat aux jeunes. « Nous
ne pouvons pas laisser le flambeau à des jeunes désespérés. Nous devons
redresser la situation et donner la relève aux jeunes. La corruption
généralisée nous a révoltés. Les gens se foutent du bien public. Aujourd’hui,
le Mali connait une crise aigue et elle se traduit par l’occupation des 2/3 du
territoire. C’est un problème de comportement qui a amené le pays dans une
situation catastrophique que nous connaissons. Les fonctionnaires maliens cherchent
à tirer le maximum de profit en exerçant leur fonction. La corruption
généralisée a fait qu’on a perdu
notre sécurité économique, financière, sociale, sanitaire, judicaire et
scolaire. Les forces de sécurité, au lieu de protéger les populations, leur
causent du tort. Tout est à reconstruire », précise Idrissa Touré, la
sueur au front.
Idrissa Touré a commencé
à militer pour l’amélioration des conditions de vie de la population malienne
vers les années 1968. Fidèle sympathisant du premier président du Mali, Modibo
Keita, il prône le retour au panafricanisme. Selon lui la nouvelle génération a
perdu ses repères.
El Hadji Fallilou Fall
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