Le forum social africain se poursuit à Dakar. Parmi les revendications
phares des altermondialistes, figure en bonne place l’arrêt de l’accaparement
des terres et de l’eau.
Au deuxième jour de la septième
édition du Forum Social Africain (FSA), les altermondialistes se sont donnés
rendez-vous au Cices. Plusieurs conférences et ateliers ont été organisés pour
débattre des différents problèmes qui affectent le continent. Parmi ces
revendications, figure en bonne place la problématique de l’accaparement de
l’eau et de la terre. Les panelistes venus de différents pays africains ont
tenus à voir associés ces deux ressources qu’ils jugent indissociables.
« La terre et l’eau vont ensemble. Sans eau, la terre n’as pas de valeur»,
explique notamment Léonard Shang Quartey, activiste ghanéen.
En Afrique où la majeure partie
de la population vit dans le monde rural, la terre et l’eau revêtent une
importance vitale. L’agriculture et l’élevage en dépendent fortement. Mais de
plus en plus, on constate une ruée des industries agro-alimentaires vers
l’Afrique pour s’approprier ces richesses au détriment des populations locales.
Alors que les Etats africains sont au meilleur des cas impuissants, au pire,
complices. Les paysans sont livrés à eux même face à des adversaires à la fois
riches et puissants.
Au Mali, les terres de l’Office
du Niger dont la superficie est estimée à 2 millions de km², sont très
convoitées. De plus on soupçonne la présence au Mali d’une importante réserve d’eau douce à l’heure où le
liquide précieux est en passe de devenir une denrée rare. Tous ces avantages
attirent les investisseurs qui ont à leur compte, une importante armada de
textes de lois qui leur donnent la priorité sur les populations dont le droit
coutumier sur leur terre n’est pas reconnu par l’Etat. « Le Mali est assis
sur une bombe foncière », avertit Moussa Koné.
Au Swaziland, certaines
populations vivent dans des zones arides où l’accès à l’eau plus que
limité. Le plus déplorable c’est
qu’il n’y a pas une société civile suffisamment forte pour plaider leur cause.
« C’est des ONG venus de l’extérieur qui portent le combat de ces
peuples », informe Richard Massemba venu du Swaziland. Au Ghana cependant,
la société civile est active et redoutable. Elle a poussé l’Etat à renoncer à
un projet de privation de l’eau qui aurait mis à mal l’accès à l’or bleu. « L’eau
n’est pas une marchandise », clame Mignane Diouf, activiste sénégalais.
Si l’accès à l’eau une nécessité,
il est aussi important que cette eau soit potable. Dans certaines zones
notamment à Mbeubeus, l’une des plus grandes décharges d’ordures de l’Afrique
de l’Ouest, l’eau est fortement souillée. Des études ont montré que cette eau
pouvait générer des maladies intestinales et dermiques.
Marlyatou DIALLO
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