jeudi 16 octobre 2014

Mainmise sur l’eau et les terres africaines


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Le forum social africain se poursuit à Dakar. Parmi les revendications phares des altermondialistes, figure en bonne place l’arrêt de l’accaparement des terres et de l’eau.

Au deuxième jour de la septième édition du Forum Social Africain (FSA), les altermondialistes se sont donnés rendez-vous au Cices. Plusieurs conférences et ateliers ont été organisés pour débattre des différents problèmes qui affectent le continent. Parmi ces revendications, figure en bonne place la problématique de l’accaparement de l’eau et de la terre. Les panelistes venus de différents pays africains ont tenus à voir associés ces deux ressources qu’ils jugent indissociables. « La terre et l’eau vont ensemble. Sans eau, la terre n’as pas de valeur», explique notamment Léonard Shang Quartey, activiste ghanéen.

En Afrique où la majeure partie de la population vit dans le monde rural, la terre et l’eau revêtent une importance vitale. L’agriculture et l’élevage en dépendent fortement. Mais de plus en plus, on constate une ruée des industries agro-alimentaires vers l’Afrique pour s’approprier ces richesses au détriment des populations locales. Alors que les Etats africains sont au meilleur des cas impuissants, au pire, complices. Les paysans sont livrés à eux même face à des adversaires à la fois riches et puissants.

Au Mali, les terres de l’Office du Niger dont la superficie est estimée à 2 millions de km², sont très convoitées. De plus on soupçonne la présence au  Mali d’une importante réserve d’eau douce à l’heure où le liquide précieux est en passe de devenir une denrée rare. Tous ces avantages attirent les investisseurs qui ont à leur compte, une importante armada de textes de lois qui leur donnent la priorité sur les populations dont le droit coutumier sur leur terre n’est pas reconnu par l’Etat. « Le Mali est assis sur une bombe foncière », avertit Moussa Koné.

Au Swaziland, certaines populations vivent dans des zones arides où l’accès à l’eau plus que limité.  Le plus déplorable c’est qu’il n’y a pas une société civile suffisamment forte pour plaider leur cause. « C’est des ONG venus de l’extérieur qui portent le combat de ces peuples », informe Richard Massemba venu du Swaziland. Au Ghana cependant, la société civile est active et redoutable. Elle a poussé l’Etat à renoncer à un projet de privation de l’eau qui aurait mis à mal l’accès à l’or bleu. « L’eau n’est pas une marchandise », clame Mignane Diouf, activiste sénégalais.

Si l’accès à l’eau une nécessité, il est aussi important que cette eau soit potable. Dans certaines zones notamment à Mbeubeus, l’une des plus grandes décharges d’ordures de l’Afrique de l’Ouest, l’eau est fortement souillée. Des études ont montré que cette eau pouvait générer des maladies intestinales et dermiques.

Marlyatou DIALLO

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