mercredi 15 octobre 2014

Plaidoyer contre l’accaparement des terres


La confiscation des terres est devenue une réalité en Afrique. Les populations rurales dont les conditions n’étaient déjà pas reluisantes sont davantage vulnérabilisées par ces pratiques qui mettent en péril leurs sources de revenus.

La 7ème édition du Forum Social Africain (FSA) s’est ouvert ce mardi à Dakar. Une marche qui a enregistré la participation d’une centaine de personnes marque le début des activités. Parti du siège de la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS), les altermondialistes ont convergé vers la place de l’Obélisque. Le groupe des marcheurs était constitué de différents groupes ou individus munis de pancartes et de banderoles.  Sur ces affiches sont inscrites leurs diverses revendications : la fin des conflits en Afrique, le rejet des Accords de Partenariat Economique (APE) imposés au continent, l’opposition à l’accaparement des terres en Afrique ….

La question de la confiscation des terres était notamment portée par un groupe de paysans venus de Dagana, une région essentiellement rurale située au  nord du Sénégal. Ces paysans reprochent à l’Etat d’avoir confisqué leurs terres pour les attribuer à l’industrie agro-alimentaire. En en 2011, le Sénégal a concédé 20 mille hectares de terres à Senethanol et à Senhuile. En guise d’indemnisation pour ces populations  ainsi dépossédés de ce bien précieux que constitue la terre, des terrains arides situés en Mauritanie leur ont été proposés. Une double offense pour ce peuple de haal pulaar.  D’une part, la terre constitue leur principale source de revenue. Ils y pratiquent l’agriculture (niébé, tomate, arachide, patate …) et font paître leurs troupeaux.  « La terre est notre principal richesse », témoigne Bayal Sow. En outre, la terre constitue pour eux  un héritage de leurs ancêtres et une source de fierté. « Partir est comme un renoncement à nos racines », explique le chef de village.

Afin de faire valoir leurs droits et pousser l’Etat à reculer, ils ont organisés des marches qui se soldées par des affrontements avec les gendarmes à Dagana. Malheureusement, cette initiative a été vaine. C’est l’Association humanitaire Actionaid œuvrant en faveur de la réalisation des besoins fondamentaux des peuples qui a permis à quelques délégués de venir à Dakar pour faire connaître leurs revendications. Ils espèrent ainsi alerter l’opinion publique sur ce danger qui met en péril les aspirations légitimes d’une communauté rurale et condamnent une population une population estimée à près de 10 mille habitants à la précarité et au dénuement.



Marlyatou DIALLO

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