dimanche 19 octobre 2014

LES MOUVEMENTS SOCIAUX AU FORUM DAKAR 2014 : Vers un panafricanisme des peuples

Thomas Sankara, Modibo Keïta, Cheikh Anta Diop, Sékou Touré, Kwamé Khruma (…) ont, à travers leurs pensées, participé, hier samedi dans la salle Abdoulaye Diop du Cices, au x débats sur la nécessaire intégration et de l’union africaine.
Vous les traitez de rêveurs, d’utopistes. Ils le savent. « On dit que le combat que nous menons  pour la réalisation de l’intégration et de l’union africaine, relève de l’utopie. Mais ils oublient que c’est la concrétisation de rêves qui a bâti de grandes nations », fustige Mboj, un intervenant. C’était hier samedi, avant-dernier jour du Forum social africain Dakar 2014, lors du panel : « La vision d’intégration africaine dans la souveraineté est la mission de notre génération ».
 La notoriété du paneliste, le politologue Aziz Salmone Fall (un admirateur et un grand lecteur de Frantz Fanon) semble séduire ces leaders de gauche venus l’accopmpagner. Le révolutionnaire est chétif comme Mahatma Ghandi de l’Indes. Il a la même taille que ce dernier. Sa façon de parler, son regard, son gestuel, sont semblables à ceux de Fanon. Le panafricaniste lance : « C’est l’Afrique qui a donné le monde. C’est elle qui va sauver la mondialisation ». Toutefois, il n’y aura pas de développement tant que nous continuons à accepter qu’ils (les occidentaux) instrumentalisation les conflits, précise le réalisateur du film « africom », entendre par là le nom de la base américaine en Allemagne.
Tout comme M. Fall, une seule conviction anime les mouvements sociaux du continent présents au Forum de Dakar : la nécessité d’aller vers un panafricanisme des peuples. Jo Diop, un « guévariste » de Thiès est un farouche défenseur de cette position. Teint clair, casquette de couleur noire sur la tête, moustache et barbe légèrement avancée et bien entretenus, le marxiste léniniste a l’air de séduire les participants lorsqu’il a pris la parole. Nous pouvions voir l’assistance tourner la tête pour l’écouter. Pertinent, percutant, son français est clair, vivant et concis. « Une hirondelle à elle seule ne peut pas faire le printemps », dit l’intervenant, allusion à la nécessité de l’union des peuples africains pour faire face au système capitaliste et néolibéral, qui selon lui, « est de plus en plus déterminé à reconquérir l’Afrique en la dirigeant vers une trajectoire qui lui permet d’asseoir son hégémonie ».
D’autres participants à l’image de M. Aziz et de Ibarhima Labass Keïta, un participant malien, ont prôné la relance de la fédération du Mali. Car les antagonismes qui ont conduit à sa dislocation, ne sont plus d’actualité, estiment-ils. Il s’agit là des positionnements idéologiques entre l’Est et l’Ouest. Une seule certitude, l’intégration africaine, est de l’avis des intervenants, la voix qui mène à la libération, à l’émancipation et à la désaliénation des peuples. Ainsi, les peuples d’Afrique pourront choisir la voie de développement qui réponde à leurs aspirations.

Cheick Moctar TRAORE

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