Thomas
Sankara, Modibo Keïta, Cheikh Anta Diop, Sékou Touré, Kwamé Khruma (…) ont, à
travers leurs pensées, participé, hier samedi dans la salle Abdoulaye Diop du
Cices, au x débats sur la nécessaire intégration et de l’union africaine.
Vous
les traitez de rêveurs, d’utopistes. Ils le savent. « On dit que le combat que nous menons pour la réalisation de l’intégration et de l’union africaine,
relève de l’utopie. Mais ils oublient que c’est la concrétisation de rêves qui a
bâti de grandes nations », fustige Mboj, un intervenant. C’était hier
samedi, avant-dernier jour du Forum social africain Dakar 2014, lors du
panel : « La vision
d’intégration africaine dans la souveraineté est la mission de notre génération ».
La notoriété du paneliste, le
politologue Aziz Salmone Fall (un admirateur et un grand lecteur de Frantz
Fanon) semble séduire ces leaders de gauche venus l’accopmpagner. Le
révolutionnaire est chétif comme Mahatma Ghandi de l’Indes. Il a la même taille
que ce dernier. Sa façon de parler, son regard, son gestuel, sont semblables à
ceux de Fanon. Le panafricaniste lance : « C’est l’Afrique qui a donné le monde. C’est elle qui va sauver la
mondialisation ». Toutefois, il n’y aura pas de développement
tant que nous continuons à accepter qu’ils (les occidentaux) instrumentalisation
les conflits, précise le réalisateur du film « africom », entendre
par là le nom de la base américaine en Allemagne.
Tout
comme M. Fall, une seule conviction anime les mouvements sociaux du continent
présents au Forum de Dakar : la nécessité d’aller vers un panafricanisme
des peuples. Jo Diop, un « guévariste » de Thiès
est un farouche défenseur de cette position. Teint clair, casquette de couleur
noire sur la tête, moustache et barbe légèrement avancée et bien entretenus, le
marxiste léniniste a l’air de séduire les participants lorsqu’il a pris la
parole. Nous pouvions voir l’assistance tourner la tête pour l’écouter.
Pertinent, percutant, son français est clair, vivant et concis. « Une
hirondelle à elle seule ne peut pas faire le printemps », dit
l’intervenant, allusion à la nécessité de l’union des peuples africains pour
faire face au système capitaliste et néolibéral, qui selon lui, « est de plus en plus déterminé à reconquérir
l’Afrique en la dirigeant vers une trajectoire qui lui permet d’asseoir son
hégémonie ».
D’autres
participants à l’image de M. Aziz et de Ibarhima Labass Keïta, un participant
malien, ont prôné la relance de la fédération du Mali. Car les antagonismes qui
ont conduit à sa dislocation, ne sont plus d’actualité, estiment-ils. Il s’agit
là des positionnements idéologiques entre l’Est et l’Ouest. Une seule
certitude, l’intégration africaine, est de l’avis des intervenants, la voix qui
mène à la libération, à l’émancipation et à la désaliénation des peuples.
Ainsi, les peuples d’Afrique pourront choisir la voie de développement qui
réponde à leurs aspirations.
Cheick Moctar TRAORE
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